lundi 24 octobre 2016

Le code du silence

Auteur : Catherine BECAM
Editeur : TDO
Parution : 04 juillet 2016
Nombre de pages : 236










Lorsqu'il retourne vivre dans son paisible village natal du Narbonnais, Louis Treignac, ancien journaliste, pense couler des jours heureux entre soleil et Tramontane. Cependant, le jour où Marie Serbié, fille d un riche viti­culteur, disparaît près de chez lui, il est rattrapé par son instinct de fin limier. Au côté du commissaire Bertrand Dalmand, le journaliste participe à l'enquête qui, peu à peu, va faire émerger de lourds secrets de famille. Au fil de leurs investigations, ils comprennent que c'est au coeur même du Narbonnais, dans le village de Portel-des-Corbières, en 1947, que cette sombre histoire a commencé... Quant aux démons du passé, ils cesseront de refaire surface le jour où les coupables auront enfin payé.















Ce que j'en ai pensé



Après La Troisième prophétie, ce livre est le deuxième acheté directement aux auteurs sur un stand de la maison d'édition TDO (et dédicacés par eux), dans la galerie marchande d'un supermarché de chez moi.

Fondée en 2004 dans les Pyrénées-Orientales, TDO Éditions est aujourd'hui l'une des principales maisons d'édition indépendantes et régionales en Sud de France. Elle est donc spécialisée dans les romans et polars qui se passent dans ma région.

Et celui-ci, il se passe à Narbonne et ses environs, ville située à 18 km de chez moi et que je connais comme ma poche. J'y ai même vécu plusieurs années. Si je vous dit cela, c'est parce que c'est une information capitale pour comprendre mon ressenti au sujet de ce livre.

Au départ, j'ai été amusée de lire des noms de villages, de rues, de ponts, de parkings, de bâtiments, même, que je connais très bien. Et puis pour la visualisation des lieux dont il est question, c'était l'idéal ! 

Et puis peu à peu, au regard de la tournure que prenait le roman, je me suis sentie de plus en plus mal à l'aise que l'histoire soit située ici, chez moi, jusqu'à en être presque effrayée.

Car il faut dire que cette histoire est sordide et fait froid dans le dos. Surtout que le talent de l'auteure l'a rendue très réaliste et crédible. D'ailleurs, j'en suis venue à me demander si ce n'était pas une histoire vraie déguisée en roman. D'autant plus que c'est ce qui est suggéré dans les dernières pages.

C'est un roman assez court, mais qui m'a happée et m'a tenue en haleine du début à la fin. Les cinquante dernières pages, surtout, représentent un suspense terrible, et je me suis vue tourner les pages à toute vitesse, en essayant de lire le plus vite possible, comme en apnée et subjuguée par ce que je lisais.

Quand j'ai refermé le livre, j'étais sonnée, presque en état de choc. Je dois l'avouer, je crois que c'est la première fois qu'un livre me fait ça.

Du coup, j'étais partagée entre l'admiration, l'envie de dire "Chapeau !" à l'auteur, et l'angoisse du "...et si c'était vrai ?". Si j'avais eu l'auteur en face de moi à ce moment-là, je crois que je lui aurais demandé ce qu'il lui était passé par la tête pour raconter de telles ignominies sur les gens d'ici. 

Alors bien sûr, la beauté et la richesse du terroir transparaît bien dans le roman, et on sent tout l'amour de certains personnages pour leur terre. Mais ces aspects positifs sont tellement noircis par les horreurs qui s'y passent et par la laideur morale et la folie perverse de toute une partie de ses habitants, que je n'ai pas réussi à ressentir cette beauté, ni à retrouver l'attachement que personnellement, je porte à ma terre natale. J'avais tout simplement l'impression qu'on me parlait d'une autre région, une région à laquelle je ne serais pas fière d'appartenir. Même Louis Treignac, le personnage principal, dit pendant tout le roman que son village est "maudit" et qu'il s'y sent mal.

On peut se dire aussi que cette intrigue aurait pu être située n'importe où, mais voilà, elle se déroule ici, dans mon "pays" que j'aime profondément et que je suis accablée de voir sali à travers cette histoire.

Ceci dit, j'ai bien conscience qu'il ne s'agit que d'un roman, que je prends sûrement les choses trop à cœur, et que, de toute façon, le monde est rempli de ce genre d'atrocités. Ce qui fait que je suis d'autant plus ennuyée par mon ressenti, surtout que la plume de l'auteure est excellente. D'ailleurs, si ce livre m'a autant touchée, c'est bien la preuve qu'il est écrit de façon remarquable. L'ambiance est pesante à souhait, on sent les non-dits, les secrets bien lourds que l'on se transmet de génération en génération, le poids des alliances et des services rendus qui lient les familles les unes aux autres, l'emprise que peuvent avoir les gros propriétaires sur les familles d'ouvriers agricoles qui leur doivent tout...

Vraiment, je pense que ce livre aurait été un coup de cœur s'il avait été situé dans une autre région, et si la fin avait été différente. Car d'un côté, j'étais satisfaite de certains aspects du dénouement, mais d'un autre côté, j'étais révoltée, frustrée et écœurée (oui, tout ça à la fois) par ce qu'il n'y avait PAS dans ce dénouement. Si vous lisez ce roman - et je vous invite sincèrement à le faire -, vous comprendrez sûrement de quoi je veux parler.



Conclusion : Un très bon roman, très fort, très bien écrit, palpitant, qui fait froid dans le dos, et qui m'a autant dérangée et mise mal à l'aise que captivée. Et que je recommande à tous les amateurs de bons thrillers.


Ma note : 17/20






2 commentaires:

  1. Ah je comprends pourquoi il t'a autant tourneboulée ^^ C'est normal car comme tu l'as dit, il parle de ton pays ^^ Je pense le mettre dans ma WL, ne serait que pour à la fois connaitre un peu mieux la région (même s'il doit y avoir mieux :D) et aussi parce que tu le recommandes ^^

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    1. C'est sûr qu'il doit y avoir mieux pour se faire une belle idée de ma région. ;-) Mais en tant que polar, il est très bien. :-)

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