mercredi 16 novembre 2016

Que ta volonté soit faite

Auteur : Maxime CHATTAM
Editeur : France Loisirs
Parution : décembre 2015 (pour cette édition) 
Nombre de pages : 361










Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis... S"il n'y avait Jon Petersen. Il est ce que l'humanité a fait de pire, même le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là... sans doute réveillera-t-il l'envie de tuer qui sommeille en vous.
















Ce que j'en ai pensé



Le thriller n'est pas mon genre littéraire de prédilection. J'en lis assez rarement, et jusqu'à maintenant, très peu d'auteurs ont acquis ma confiance absolue. Maxime CHATTAM fait néanmoins partis de ces "élus", si je peux m'exprimer ainsi. Ses livres ne m'ont jamais déçue, et le roman dont je vais parler aujourd'hui ne déroge pas à la règle.

Comme les autres thrillers de l'auteur, il est très sombre, très noir, mais il a une particularité : c'est qu'ici, on ne recherche pas un assassin, il n'est pas question de meurtres en série, de kidnappings, de tortures...

Dans ce roman, on nous raconte la vie, pendant presque trente ans, du pire des habitants de Carson Mills, petite ville située dans le Kansas, Etats-Unis. On nous montre toute la noirceur de son âme, tout le vice, toute la colère qui est en lui.
C'est comme si cet homme était né pour faire le Mal, qu'il avait ça dans le sang. 

Jon Petersen n'a pas eu une enfance facile, c'est vrai, mais pas horrible non plus, et en tout cas, elle n'explique pas et justifie encore moins, sa violence, sa perversité et son goût pour la domination. 

Enfant solitaire et renfermé, il devient un adolescent sournois, méchant et brutal. Plus tard, il poursuivra sur sa lancée et sera un homme tyrannique envers sa famille, qui ne supporte pas que son autorité soit remise en question, ne serait-ce qu'un tout petit peu, et qui peut entrer dans des fureurs noires et dévastatrices si cela arrive.

Jon Petersen fait vraiment froid dans le dos et, comme le dit la 4e de couverture, il donne des envies de meurtres. Car à un moment donné, on se dit qu'il faut l'arrêter, qu'il faut qu'il se passe quelque chose, qu'un des personnages du roman doit intervenir, qu'il y ait un miracle, en quelque sorte, pour que la tension se relâche et que l'on respire un peu.

Heureusement, tout le roman n'est pas centré que sur ce  personnage. Il y a des chapitres entiers consacrés au shérif de la ville, qui est un personnage vraiment sympathique. Un vieux briscard proche de la retraite, qui est né et a passé toute sa vie dans cette petite bourgade et connaît tous ses habitants. Et ce shérif, Jarvis Jefferson, sent dès le départ que quelque chose ne va pas chez Jon Petersen, dès l'adolescence. Il sent qu'il est malsain et anormalement insensible. Et quand des choses horribles se produisent dans la paisible petite ville, son enquête tourne fortement - quoique discrètement - autour de Jon Petersen, mais sans jamais rien pouvoir prouver.

J'ai beaucoup aimé ce personnage,  un homme foncièrement bon et humain, qui sait réfléchir et faire la part des choses.

L'autre personnage qui m'a beaucoup touchée, émue et attendrie, c'est le fils de Jon Petersen, Riley. Oui, on peut se demander comment un tel monstre a pu avoir une femme et un enfant, mais c'est hélas arrivé et honnêtement, je n'ai jamais autant plains des personnages de toute ma vie. Sa femme est tellement dominée, bridée et finalement brisée par cet homme inhumain qu'elle en est transparente, mais leur fils, Riley, dans son innocence et sa fraîcheur, est réellement attachant. On ne peut pas s'empêcher de trembler pour lui et d'avoir envie de le sortir de là, de l'emmener loin de ce foyer maudit. Mais cet enfant est beaucoup plus fort qu'on n'aurait pu le croire, et surtout, il est intelligent et observateur, et son rôle dans cette histoire va être déterminant.

La plume de l'auteur est, comme toujours, magistrale, et ce roman m'a vraiment prise aux tripes. Je l'ai dévoré en ressentant à la fois de la répulsion, de la peur et de la colère, suivant les passages, et à la fois de l'admiration pour l'écrivain qui arrivait à me faire ressentir autant de choses, à m'embarquer, à me faire vibrer pour son histoire et ses personnages.

La fin du roman, elle, m'a laissée abasourdie par son originalité et son culot. J'ai trouvé l'auteur vraiment courageux, mais aussi malicieux, de nous pondre une fin pareille. Certains ont trouvé que c'était céder à la facilité, moi j'ai trouvé que c'était un joli coup, qui m'a fait sourire, hocher la tête et me dire : "Chapeau, l'artiste !"


Conclusion : Du grand Chattam ! C'est très noir et dérangeant mais génial. Sa plume est magnifique et la fin originale et surprenante. Il fallait oser !

Ma note : 18/20















6 commentaires:

  1. ah , ça me tente beaucoup, m'ais j'ai peur...d'avoir peur^^.

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    1. Oh mais non, ça ne fait pas peur ! Quand je dis que j'ai ressenti de la peur, c'était pour les autres personnages, que je tremblais, parfois. Mais ce n'était pas de la peur comme on peut en ressentir dans les thrillers plus "traditionnels".

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    2. Ah...alors..peut être....Je vais voir si je le trouve en bibliothèque. Et si je ne dors plus...je viens te le dire ;)

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    3. D'accord. Je m'en excuse d'avance, si tu ne dors plus, mais ça m'étonnerais. ;-)

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  2. Ce n'est pas un livre qui me tenterait a priori, mais ton avis donne envie de se plonger dedans ;)

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  3. J'ai beaucoup envie de lire ce livre. J'ai attendu sa sortie en poche avec impatience!

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