vendredi 1 décembre 2017

Dôme, tome 1

Auteur : Stephen KING
Editeur : Le Livre de Poche
Parution : 6 mars 2013
Nombre de pages : 829





Le Dôme : personne n’y entre, personne n’en sort. A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran de l’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…
















Ce que j'en ai pensé


Après un début un peu laborieux - dû à mon état d'esprit du moment et pas du tout au roman lui-même -, je suis parvenue à entrer dans l'histoire, et à partir de là, j'ai été à fond dedans. Un peu trop même, car je l'ai tellement vécue intensément, que j'ai été énormément stressée et angoissée au cours de ma lecture. A tel point que j'ai dû fréquemment l'interrompre pour trouver le courage de continuer.

Sur ce point, je tiens à préciser que c'est la première fois qu'un livre de Stephen King me fait cet effet. Pourtant, j'en ai lu un grand nombre, et la plupart étaient beaucoup plus susceptible d'être effrayants, avec du surnaturel, du suspense... Bref, les éléments habituels de ses romans, quoi... Mais bizarrement, même si ça m'a quelquefois un peu fait flipper, il faut être honnête, c'était du "bon" flip. C'est-à-dire du flip qui fait monter l'adrénaline, comme pour tout bon roman de terreur qui se respecte. Mais jamais rien qui m'ait obligée à refermer le livre. Au contraire, je les dévore, d'habitude.

Alors que là, je ressentais un tel malaise, une telle tension, que par moments, ce n'était simplement plus possible pour moi de continuer. Et pourtant, si on excepte le dôme lui-même, dont on ne sait rien et qui est apparu comme par magie, il n'y a rien de surnaturel dans ce qui se passe !  

En fait, j'ai ressenti le même malaise que quand je lis des thrillers et que je sens qu'il va se passer un truc horrible, ou qu'on voit le tueur à l'oeuvre. Ce qui me terrifie, c'est que ce sont des êtres humains, pas des créatures surnaturelles, et que de ce fait, cela peut réellement arriver. Voilà pourquoi je ne lis que très peu de thrillers et que je préfère largement le fantastique. Car avec le fantastique, on se fait peur tout en sachant que ça ne peut pas arriver "en vrai". 

Et ici, c'était la même chose : j'ai été révoltée et choquée par ce qu'il se passait, car c'était juste le résultat de la bassesse et de l'ignominie de la nature humaine poussées à l'extrême.

Comme le dit bien la 4e de couverture, suite à l'apparition du Dôme qui isole la ville du reste du monde, le deuxième conseiller, "Big" Jim Rennie (le premier conseiller étant le "Maire", en quelque sorte, même si on ne l'appelle pas comme ça), qui tire en réalité les ficelles depuis longtemps et est impliqué dans des magouilles inimaginables, voit dans cet événement l'occasion de prendre le pouvoir façon dictature.

Ayant le nouveau Chef de la police à sa botte (l'ancien étant brutalement décédé le premier jour du Dôme), il engage des brutes épaisses comme "auxiliaires" de police, et fait régner la terreur sur la ville. Tabassages, viols, meurtres, arrestations arbitraires, coups montés pour éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route, rien ne va arrêter cet ignoble individu et ses "hommes de main" (car il ne s'agit ni plus ni moins que de ça). Et les quelques personnes qui tentent de lui résister ou de le contrer le payeront très cher.

Et moi, j'ai eu énormément de mal à assister à toutes ces injustices perpétrées en toute impunité et même avec cynisme, et à supporter cette tension due à mes inquiétudes liées au sort qui attendait les "gentils". Eux, ils essayaient seulement de comprendre d'où venait ce dôme, d'une part, de s'organiser pour vivre dans ces nouvelles conditions, avec tout ce que cela implique comme difficultés (plus d'électricité et les vivres qui diminuent) d'autre part, et enfin, de ne pas se retrouver entre les mains des sbires de Big Jim. Et c'était tellement dur de les voir lutter pour le bien commun et de voir leurs efforts sans cesse réduits à néant par la mauvaise volonté (et je dirais même : la volonté mauvaise) d'une poignée de fous furieux assoiffés de pouvoir et de mauvais coups ! 

Ceci étant dit, si on met de côté cet aspect oppressant, c'est un énorme page-turner. On ne s'ennuie pas une seule seconde, et il y a toujours un nouveau fait, un nouvel événement, un nouveau rebondissement pour nous tenir en haleine.

Quand on pense que les 829 pages de ce premier tome ne couvrent que trois jours, on a peine à le croire tant il se passe de choses ! Il y a énormément de personnages, ce qui est normal vu que le phénomène du dôme concerne toute la ville (d'ailleurs, au début, il faut s'accrocher pour tous les mémoriser - mais heureusement l'auteur nous a mis une liste en début de livre), mais tous ont un rôle dans l'histoire, plus ou moins important, et aucun n'est là par hasard. Et si, fidèle à son habitude, Stephen King fait pas mal de digressions, parfois sur plusieurs pages, elles ne sont jamais inutiles non plus, et servent toujours son propos, au final, nous amenant exactement là où il veut.

On l'aura compris, comme souvent dans les romans du King, il y a deux camps qui s'affrontent : les bons et les méchants, le Bien et le Mal. Mais là les cartes sont brouillées car ce sont les personnes censées protéger les habitants de la ville, les guider, même, humainement et spirituellement parlant, qui sont perverties à un point pouvant atteindre la folie pure et simple, pour certaines. Et ce sont les simples citoyens, ceux qui ne représentent rien ou presque sur l'échelle du pouvoir, qui ont les pieds sur terre, le sens des réalités, qui voient clairement ce qui est en train de se passer et où cela peut les entraîner, et qui font leur possible pour empêcher cela.

Mais comme on est dans le premier tome, forcément, on est pour l'instant dans la phase ascendante du "méchant", et les bons sont quasiment réduits à l'impuissance, ce qui est extrêmement rageant et frustrant et donne de furieuses envies de meurtres. On sent bien que les tensions montent et que les nerfs s'échauffent, et on se dit que tout peut exploser à tout moment. En emprisonnant les habitants de cette ville, le dôme va révéler les meilleurs aspects de certains, mais également les plus noirs visages de la nature humaine. Et ce qui est terrifiant, c'est que l'on se dit que si une telle chose arrivait vraiment, tout ce qu'il se passe dans cette fiction pourrait très bien se produire.

Et là je dis : chapeau l'artiste ! Car Stephen King est très fort non seulement pour donner corps et vie à ses personnages, les rendant d'un réalisme effrayant, pour certains, mais aussi pour saisir toute la complexité de l'âme humaine et des relations entre les gens, surtout dans une petite ville comme Chester's Mill, où tout le monde se connaît depuis toujours, ou presque. 

Ainsi, il a réussi encore une fois à m'embarquer à 200% dans son histoire et à me faire ressentir de très fortes émotions, même si elles ne sont pas toutes agréables. Après tout, c'est son job, l'art dans lequel il est passé Maître, et son but est clairement atteint, car malgré ma trouille bleue de la suite, j'ai vraiment envie de la connaître. 

Parce que même si je ne doute pas un seul instant que les méchants perdront à la fin - bien que je ne sache pas encore comment -, je sais aussi qu'il va encore s'en passer, des horreurs, avant que cela se produise, et que certains personnages risquent de passer de très mauvais moments, alors qu'ils n'ont rien fait pour mériter ça. Et j'en tremble d'avance, à la fois d'indignation et de compassion.

Cependant, à la toute fin du tome, un événement se produit qui redonne une petite lueur d'espoir, et c'est aussi ce qui me donne envie de lire la suite. Ça et ma curiosité, bien sûr. Car évidemment, j'ai envie de connaître le fin mot de l'histoire au sujet du Dôme (comment il fonctionne, de quoi est-il constitué, et surtout qui l'a installé et pourquoi ?) ; je veux aussi savoir comment les personnages vont parvenir à le désactiver ou le détruire ; mais surtout, il me tarde au plus haut point d'assister à la défaite de Big Jim. 

Bien sûr, je ne suis absolument pas sûre que toutes mes attentes seront récompensées, mais connaissant le King, j'ai quand même bon espoir à ce sujet.

Conclusion : Un roman captivant et foisonnant de personnages et d'événements, mais aussi angoissant, stressant, oppressant. J'ai pris un grand plaisir à suivre cette histoire, tout en me sentant mal à l'aise et en redoutant de plus en plus la suite des événements. Un curieux mélange de sensations, qui aboutit au final à une intense curiosité au sujet du second tome. Un Stephen King glaçant de réalisme et plutôt sombre quant à la nature humaine. Espérons que le second tome sera plus optimiste...

Ma note : 16/20




Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :





















1 commentaire:

  1. Une belle lecture finalement malgré le coté stressant de la chose, tant mieux ^^

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