mardi 27 mars 2018

Train d'enfer pour ange rouge

Auteur : Franck THILLIEZ
Editeur : Pocket 
Parution : 2016
Nombre de pages : 436







Un cadavre en morceaux artistiquement répartis est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l'objet d'une mise en scène défiant l'imagination. Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l'emmener au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin...


















Ce que j'en ai pensé


Les thrillers, ce n'est pas mon genre littéraire de prédilection. Autant j'adore les enquêtes policières "classiques", autant les thrillers me mettent mal à l'aise et me font peur. Surtout quand on est dans la tête des victimes, ou que l'on voit le tueur à l'oeuvre. Car en général, ce sont de vrais dingues, tordus à souhait, et ce qu'ils font endurer à leurs proies est souvent monstrueux et inhumain. Mais ce qui me fait peur, dans tout ça, en fait, c'est que cela peut réellement arriver. Ce sont peut-être des romans, mais on sait bien que la réalité dépasse souvent la fiction.

Malgré tout, il y a deux auteurs de thrillers que j'apprécie : Maxime Chattam, d'abord, dont tous ceux qui me suivent savent à quel point j'aime les ouvrages, et puis Franck Thilliez, dont j'avais déjà lu trois romans avant celui-ci. 

Ce que j'avais aimé, dans ces précédents livres, c'était la plume de l'auteur, bien sûr, son style, l'aspect plutôt "soft" des intrigues, question crimes, et surtout leur côté scientifique (surtout dans La Mémoire fantôme, qui était passionnant, à ce niveau).

Du coup, je ne me suis pas méfiée, avec celui-là, et j'en ai pris plein la tronche. Honnêtement, c'est un des livres les plus durs et glauques qu'il m'ait été donné de lire. Et pourtant, chez Chattam, c'est bien corsé, déjà ! Mais là, il est battu à plates coutures dans l'horreur.

L'état dans lequel on retrouve les corps mutilés des victimes du tueur, et surtout les descriptions de ce qu'il leur a fait subir dépassent mon seuil de tolérance. 

Mais l'aspect glauque ne s'arrête pas là, et c'est cela qui a rendu la lecture de ce roman si difficile, pour moi. L'ambiance est lugubre du début à la fin. L'auteur utilise en permanence les champs lexicaux (et c'est là que je comprends enfin l'utilité des explications de texte, que je détestais de tout mon cœur au lycée) du sinistre, du pessimisme, du macabre et de la peur... Et ce qui en résulte est effectivement un texte glaçant et déprimant au possible.

Il faut dire que le fait que le "héros"/enquêteur, Sharko, soit lui-même au fond du gouffre, moralement parlant, en raison de la disparition de sa femme six mois plus tôt, ne contribue pas non plus à égayer l'atmosphère. Surtout que le récit est entièrement écrit à la première personne, et donc qu'on est en permanence dans la tête de Sharko. Bonjour l'ambiance ! Et pour couronner le tout, le tueur semble lui en vouloir personnellement et menace de s'en prendre aux autres personnes auxquelles il tient. Autant vous dire qu'on n'est pas vraiment à la fête !

Mais à la longue, c'est un peu trop, car il n'y a aucun moment de répit, où on ressentirait un peu d'espoir, ou de chaleur humaine. Même dans les romans de Chattam, on n'a pas autant de noirceur.

J'aime bien le personnage de Sharko, mais j'avoue que je préfère les romans où on n'est pas dans sa tête, car il y fait vraiment trop sombre. Surtout que ça ne va pas s'arranger par la suite, d'après ce que je sais. 

J'ai bien aimé aussi le personnage de Siberski, jeune flic plus habitué aux recherches informatiques qu'à l'action sur le terrain, et qui en reçoit également plein la figure dans cette enquête (au propre comme au figuré). Et bien sûr, j'ai adoré le personnage d'Elisabeth, la psycho-criminologue (ou profiler, si vous préférez), car c'est ce que j'aime le plus dans les thrillers : les analyses et les profils psychologiques des tueurs élaborés par les profilers.

Et ce côté-là m'a vraiment bien plu ! Tout comme l'enquête en elle-même, difficile et complexe, aux nombreuses pistes et ramifications, qui est très bien menée. Il y a de l'action, du suspense (ça, il n'en manque pas !), et tous les tenants et aboutissants tiennent la route. L'auteur a utilisé quelques facilités avec une légère touche de surnaturel pour aider l'enquêteur, mais il a parfaitement intégré cela dans l'histoire, et puis ce genre de choses n'est pas pour me déplaire, donc c'est bien passé chez moi. 

Enfin, la résolution de l'affaire n'est pas du tout bâclée, c'est-à-dire que la solution ne tombe pas toute cuite dans les mains de Sharko. Elle lui apparaît grâce à de la réflexion, et un enchaînement logique d'indices et de déductions. Et ça, pour moi, c'est un bon point.


Conclusion : C'était une bonne lecture, mais assez éprouvante pour les nerfs, surtout dans son premier tiers, qui a été assez difficile à supporter, pour moi.
Heureusement, par la suite, c'est l'enquête qui prend le dessus, et bien qu'il y ait un bon suspense, c'est beaucoup plus supportable.
Cela ne restera pas mon Thilliez préféré, je pense, car trop dur pour moi, mais je continuerai la série, car je sais qu'après, les autres tomes sont un peu plus soft.


Ma note : 15/20



J'ai lu ce livre en lecture commune avec mon amie Lianne. Voici le lien vers sa chronique à elle : http://delivreenlivres.blogspot.fr/2018/03/franck-sharko-tome-1-train-denfer-pour.html


Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :





















2 commentaires:

  1. En effet il est bien dur et glauque celui ci ! Moi j'ai pu un peu me sortir de l'ambiance parce que je ricanais en levant les yeux au ciel quand les grands descriptions lyriques du mal arrivaient, du coup j'étais un peu moins dedans :p

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